Claudie ROUSSEAU

Euh... Minute

Je suis Claudie, née sous le ciel d’Oujda,
Là où le vent brûle et caresse à la fois.
J’ai grandi à Roman, entre pierre et lumière,
Un torrent de vie dans une enfance légère.

J’aimais la fête, les rires éclatants,
Les bulles de champagne dans les instants flamboyants.
La musique vibrait au creux de mon âme,
Du rock effréné aux symphonies en flammes.

J’ai tenu une galerie, un coin d’évasion,
En plein cœur d'Ainay, dans un flou de passions.
Des toiles venues d’ailleurs peuplaient les murs,
Et cet art dans mes mains devenait aventure.

Mon chez-moi ? Un capharnaüm sans égal,
Un refuge du désordre, un doux carnaval.
Mais j’y recevais les cœurs, les âmes errantes,
Et mes casseroles chantaient des fêtes éclatantes.

Toujours une cigarette entre mes doigts,
Un éclat de rire comme signature de moi.
J’étais drôle, vive, pittoresque assurément,
Un feu qui danse, qui brûle intensément.

Mais au fond, le chaos grondait, sourd et cruel,
Ce vide fautif qui me laissa mademoiselle,
Pardon, j’ai choisi de tout éteindre d’un coup,
De m’envoler là où l’ombre devient flou.

Ne pleurez pas trop, souvenez-vous ainsi :
Moi, Claudie, indocile et infinie,
Je suis ce rire dans vos verres levés,
Ce souffle de fête, jamais effacé.